27 de mar. de 2008

votre parcours

Q: Pourriez-vous nous retracer en quelques mots votre parcours universitaire, et les motivations qui vous ont amené au choix de votre formation?
M: Je me suis toujours intéressée aux sciences de la vie étant plus jeune. Après le bac, je souhaitais faire des études mêlant rapidement la théorie et la pratique, dans le domaine du végétal. L'organisation de la formation d'ingénieurs de l'Institut National d'Horticulture me plaisait, car elle alliait des cours théoriques appliqués aux productions végétales et des importantes périodes de stages et de projets à mener en groupe, pour des entreprises et collectivités.
Les 4 années que j'ai passé dans l'Institut m'ont permis d'acquérir des connaissances larges dans le sens de pluridisciplinaires, tout en étant spécialisées dans le domaine du végétal ! De plus, l'INH m'a offert l'opportunité de travailler dans le cadre de mes différents stages, avec des professionnels du secteur...
Q: cela ne nous amène pas à votre spécificité qui est l'agronomie tropicale!!! Pourquoi cette rupture? Pourquoi n'avez-vous pas terminé votre cursus en horticulture?
M: je ne parlerais pas de rupture. J'ai eu l'occasion de faire, en 2002 et en 2004, deux stages en Inde. Mon second stage s'est déroulé dans un centre de recherche indien, spécialisé aux régions semi-arides. Je travaillais en microbiologie du sol, sur une méthode d'accélération de la croissance des arbres par l'amélioration de la microfaune du sol. Cette étude s'intégrait dans un programme national de reforestation des propriétés rurales, et par delà, de la diminution de la précarité des agriculteurs et familles rurales de la région. Quand je quittais le laboratoire, j'étais confrontée aux difficultés des agriculteurs que j'ai pu rencontrer avec mes collègues ingénieurs. Cette expérience, couplée à mes lectures sur les métiers du développement rural, des rencontres et conférences auxquelles j'ai pu participer, et mon engagement dans une association, m'ont fait prendre conscience que je n'avais pas les outils d'analyse suffisants pour prétendre travailler dans le domaine de l'appui technique aux agriculteurs, qu'ils soient indiens ou français. C'est à partir de là que j'ai souhaité, en 2005, intégrer l'Institut des Régions Chaudes de Montpellier, qui traitait de façon approfondie ces problématiques-là, et qui proposait une formation en 2 ans en agronomie tropicale.
Q: je vois là sur votre CV... vos stages ! pépiniériste-paysagiste en France, centre de recherche en Inde, contremaître en production fruitière, travail en association au Brésil...Y a t-il une logique dans tout ça?

Oui, la logique est simple. Mes deux premières années passées à l'Institut National d'Horticulture (2001 à 2003) aboutissaient à un choix d'orientation : opter pour une spécialisation horticulture ou une spécialisation paysage-aménagement. Etant intéressée par ces deux options, j'ai de suite cherché à faire des stages dans ces deux domaines, ce qui m'aurait aidé à me départager. Mon premier stage s'est déroulé en Inde, auprès d'un importateur/exportateur de fruits, légumes et épices. Cette entreprise faisait par ailleurs du consulting en horticulture (production maraîchère et ornementale sous serres et tunnels). Ce stage, bien que très court, m'a donné un premier aperçu du terrain dans le domaine du commerce et du conseil. Mon deuxième stage s'est déroulé en Bretagne, dans ma région natale, dans une petite entreprise de paysagistes-pépiniéristes. J'ai collaboré plus étroitement avec le métier d'entrepreneur-paysagiste, en ayant fait du suivi de chantiers d'espaces verts pour des particuliers, de entreprises et des collectivités. Bien que ce stage m'ait également intéressé et m'ait permis de développer des compétences dans les domaines de la gestion des ressources humaines, logistiques, de l'organisation du travail et de l'approche de l'entreprise, mes intérêts se portaient plus volontiers sur les aspects de la production et des techniques pratiquées en arboriculture et pépinière.

J'ai ainsi poursuivi mon cursus en spécialité horticulture, ce qui m'a apporté des connaissances très approfondies en protection des cultures, itinéraires techniques maraîchers, arboricoles et en production ornementale. Mes intérêts portaient déjà surtout sur la production fruitière et légumière, ayant été fascinée par les diverses productions que j'avais pu voir en Inde. J'ai enrichi cette expérience en ayant effectué pendant les vacances d'été, un travail saisonnier dans la région d'Angers, dans une entreprise de production de myrtilles.

Je cherchais par ailleurs à repartir en stage à l'Etranger. J'avais connaissance du contenu de la formation que proposait l'Institut des Régions Chaudes. Au vu de ma première expérience en Inde, mais n'étant pas vraiment sûre de vouloir m'orienter vers l'agronomie tropicale, j'ai ressenti le besoin de repartir à l'Etranger et de travailler plus étroitement avec des ingénieurs sur des projets de ce que l'on pourrait appeler de "développement". L'étude de recherche proposée par le Central Research Institute of Dryland Agriculture (Crida) de Hyderabad, en Inde, m'a tout de suite plu. Et effectivement, avoir travaillé sur les interactions sol <-> plante, dans une région où dominent des petits agriculteurs pauvres, m'a donné une vision plus juste du métier d'ingénieur agronome et des compétences nécessaires à cette fonction, qui différaient de celles de l'institut national d'horticulture.

A l'institut des régions chaudes de Montpellier, "sensibilité végétale et paysagère" oblige, les cours liés à l'étude du milieu biophysique m'ont tout de suite plu, et j'ai souhaité faire mon premier stage de fin d'études dans le domaine de l'interaction activités agricoles-environnement. Ce désir était d'autant plus fort que je sortais juste d'un travail saisonnier dans les serres d'application et les espaces verts de l'Institut National d'Horticulture, partiellement en protection biologique intégrée. Un stage auprès d'une association écologique, sur l'étude des interactions entre érosion et activités agricoles au Brésil, était proposé. J'étais la seule postulante et donc j'ai eu rapidement ce stage...

Q: ...et adieu la france apparemment ! deux stages de fin d'étude de 6 mois chacun, les deux effectués quasiment au même endroit au Brésil !!! en gros, en 2006-2007, vous avez passé quasiment plus de temps là-bas qu'en france.

M: oui, mes deux stages au Brésil ont globalement traité de la même problématique: des interactions environnement - activité agricole. Mon deuxième stage m'a permis de répondre en partie aux interrogations ayant surgi à la suite du travail que j'ai réalisé avec cette association écologique en 2006. Le stage que je viens de finir portait sur la transition des exploitations agricoles vers l'agriculture biologique. J'ai eu à faire avec une diversité incroyable d'agricultures différentes, à analyser de façon dynamique. Ce stage, je crois, est celui qui s'est le plus rapproché du métier de chercheur: de nombreuses lectures, des entretiens avec des chercheurs et différents acteurs, des concepts et des définitions à mobiliser, voire à (ré)inventer, une présence sur le terrain auprès des agriculteurs assez (trop!) ponctuelle.

Q: la recherche alors, cela ne vous tente-t-il pas?

M: non. Maintenant non. Je souhaite travailler en tant qu'ingénieur agronome; appliquer ce que je sais, apprendre un métier, être confrontée au terrain de manière plus prolongée et avec plus de responsabilités. Je n'exclus pas à moyen ou à long terme de suivre une formation continue ou pourquoi pas de poursuivre sur un doctorat, mais j'aimerais à l'avance identifier, via une expérience professionnelle, des manques, des lacunes relatives à la recherche agronomique pour construire un sujet de thèse sur cette base.

Q: merci !

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